Le président camerounais Paul Biya a obtenu mardi l’approbation des législateurs pour retarder les élections législatives et locales jusqu’en 2026, une décision qui suscite l’inquiétude des partis d’opposition. Ce report intervient alors que les élections législatives et municipales, généralement couplées, devaient initialement avoir lieu avant l’élection présidentielle de 2025.

Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982 après avoir succédé à Ahmadou Ahidjo, a fait voter une loi par les députés de son parti, le Mouvement démocratique du peuple camerounais, qui sont majoritaires à l’Assemblée nationale. Cette loi prolonge leur mandat d’un an, jusqu’en mars 2026, alléguant la nécessité de « soulager le calendrier électoral ». François Wakata Bolvine, ministre délégué à la présidence chargé des relations avec les assemblées, a justifié ce report par l’organisation de quatre scrutins, dont celui des conseils régionaux, initialement prévus pour l’année prochaine.

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Cependant, cette décision est perçue comme antidémocratique par l’opposition. Joshua Osih, législateur et président du parti Social Democratic Front (SDF), a exprimé une ferme opposition lors d’une conférence de presse, dénonçant un acte « totalement antidémocratique ». De nombreux responsables de l’opposition craignent que ce report soit une manœuvre pour les exclure de la course à la présidentielle de 2025. Selon le code électoral, un candidat à la présidence doit être désigné par un parti politique représenté dans une des instances législatives ou régionales, ou être soutenu par au moins 300 personnalités.