La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) serait-elle devenue si ennuyeuse ? À l’occasion de la célébration de son cinquantième anniversaire, la majorité des chefs d’État n’ont pas jugé nécessaire de faire le déplacement à Lagos (Nigeria) ce 28 mai 2025.
La CEDEAO serait-elle secouée par des tensions internes ?
Déjà divisés sur le sort réservé aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui ont fini par claquer la porte, les dirigeants de l’institution sous-régionale peinent à afficher l’unité sacrée qui faisait jadis leur force. L’absence remarquée des présidents Patrice Talon (Bénin), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal) et John Dramani Mahama (Ghana) a particulièrement marqué cette journée du 28 mai.
Seuls les présidents Faure Gnassingbé (Togo), Joseph Boakai (Libéria) et Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) ont fait le déplacement pour se tenir aux côtés du président nigérian Bola Tinubu. Récemment reconduit à la tête du gouvernement togolais après l’adoption d’une nouvelle constitution, Faure Gnassingbé multiplie ces derniers mois sa participation aux sommets continentaux.
« Le Togo, membre fondateur de cette grande famille régionale, se joint avec fierté aux célébrations de ce cinquantenaire historique. Le président du Conseil, en s’y rendant, réaffirme l’attachement de notre pays aux idéaux de coopération et de solidarité qui fondent cette communauté », indique la présidence du Conseil du Togo.
De son côté, le président Embaló, qui avait éconduit il y a quelques mois une délégation de la CEDEAO, saisit ainsi une opportunité pour redorer son image.
Ce 50ᵉ anniversaire intervient dans un contexte de crise profonde : le départ des pays membres que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces trois États, en proie au terrorisme, accusent l’organisation d’être instrumentalisée par des puissances étrangères. Le continent a été profondément choqué par les sanctions jugées inhumaines prises par la CEDEAO à l’encontre des populations de ces pays à la suite de renversements de régime. L’institution est également critiquée pour sa tolérance envers certains dirigeants qui manipulent leur constitution pour s’éterniser au pouvoir.
