Un récent rapport publié par le mouvement citoyen « Touche Pas à Ma Constitution » met en lumière de graves dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques au Togo. Fondé sur des données issues de la Cour des comptes, ce document dénonce une opacité persistante concernant l’utilisation des revenus générés par le phosphate et le port autonome de Lomé, deux piliers économiques du pays.
La Société Nationale des Phosphates du Togo (SNPT), pourtant classée troisième productrice africaine, n’aurait versé aucun dividende au Trésor public depuis trois ans. Cette situation contraste avec le fait que le phosphate constitue 40 % des recettes d’exportation nationales. Le port autonome de Lomé, un atout stratégique à l’échelle régionale, présente également une contribution budgétaire jugée insignifiante, plafonnant à seulement un milliard de francs CFA en 2022.
Outre ces anomalies, le rapport souligne des entraves systématiques à la mission de la Cour des comptes. Certaines administrations refusent de fournir les documents nécessaires aux audits, retardant ainsi l’évaluation des exercices budgétaires. En dépit de l’exigence d’un audit dans les trois mois suivant la clôture de l’année fiscale, celui de 2022 n’a été achevé qu’après deux ans.
Face à cette situation, le mouvement appelle à une gestion transparente des ressources stratégiques du pays. Selon ses porte-paroles, ces dysfonctionnements économiques alimentent les inégalités et profitent à une minorité au détriment de la majorité des Togolais. Ils exhortent le gouvernement à répondre aux interrogations légitimes des citoyens et à instaurer des réformes pour garantir une meilleure redistribution des richesses.
L’opinion publique attend des mesures concrètes pour éclairer ces zones d’ombre et restaurer la confiance dans la gestion des ressources nationales.