L’opposition togolaise se mobilise suite au report des élections législatives et régionales annoncé par le président, suscitant un appel à manifester sur trois jours, du 11 au 13 avril. Cette décision intervient dans un climat tendu depuis l’adoption récente d’une nouvelle Constitution à la fin du mois de mars, et après l’arrestation de neuf opposants.
Quatre partis d’opposition (ADDI, ANC, FDR et PSR) ainsi qu’une organisation de la société civile (FCTD) ont conjointement appelé à ces manifestations. Cette mobilisation est un défi majeur dans un pays où les manifestations sont interdites depuis 2022, suite à un incident tragique au grand marché de Lomé.
Le report des élections législatives et régionales, initialement prévues pour le 20 avril, a été justifié par les autorités . Cette nouvelle Constitution prévoit une transition du régime présidentiel à un régime parlementaire.
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L’opposition, ainsi que des membres de la société civile, contestent vivement cette nouvelle Constitution. Thomas Kokou N’soukpoe, porte-parole de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), a rapporté l’arrestation de neuf membres de son mouvement, accusés de sensibiliser la population sur les implications de cette réforme constitutionnelle.
Les opposants craignent que la nouvelle Constitution ne serve qu’à prolonger le mandat du président actuel, Faure Gnassingbé. Cette inquiétude est renforcée par le fait que la Constitution accorde à l’Assemblée nationale le pouvoir d’élire directement le président et le chef du gouvernement.
En dépit des appels à la manifestation et des critiques, le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, défend la seconde lecture du texte constitutionnel à l’Assemblée, affirmant que le processus législatif n’est pas encore achevé.