La Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) a suspendu pour trois (3) mois les médias français France 24 et Radio France Internationale (RFI). Il est reproché à ces deux organes des manquements professionnels portant atteinte à l’ordre public et à la cohésion nationale.


« Cette mesure fait suite à des manquements répétés, déjà signalés et formellement rappelés, en matière d’impartialité, de rigueur et de vérification des faits. Plusieurs émissions récentes ont relayé des propos inexacts, tendancieux, voire contraires aux faits établis, portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays », indique le communiqué de la HAAC.
Le climat sociopolitique au Togo est tendu depuis l’adoption de la Constitution de la Ve République. L’arrestation de l’artiste Aamron et les violences exercées sur les manifestants des 5 et 6 juin 2025 ont exacerbé les tensions.


La HAAC n’a cependant pas communiqué sur le traitement réservé à la correspondante de TV5 Monde, interpellée par les forces de l’ordre, qui l’ont contrainte à supprimer les images de la manifestation qu’elle filmait.


Ce n’est pas la première fois que la HAAC est en conflit avec les médias internationaux en période de crise. En 2017, la correspondante de TV5 Monde et France 24, Emmanuelle Sodji, avait été contrainte de quitter le Togo dans des circonstances floues. Ses employeurs accusaient à l’époque la HAAC d’avoir retiré son accréditation, fait que l’institution a catégoriquement nié.


TOUT AFRICA vous propose l’intégralité du communiqué de la HHAC

Dans le cadre de sa mission de régulation et de protection de l’espace audiovisuel national, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a, en sa séance du 16 juin 2025, décidé de suspendre pour une durée de trois (03) mois la diffusion de France 24 et de Radio France Internationale (RFI) sur le territoire togolais.


Cette mesure fait suite à des manquements répétés, déjà signalés et formellement rappelés, en matière d’impartialité, de rigueur et de vérification des faits. Plusieurs émissions récentes ont relayé des propos inexacts, tendancieux, voire contraires aux faits établis, portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays.


La HAAC rappelle que le pluralisme des opinions n’autorise pas la diffusion de contre-vérités ni la présentation partiale de l’actualité. Les règles qui encadrent le journalisme au Togo s’appliquent à tous, sans distinction.


La liberté de la presse ne saurait être synonyme de désinformation ou d’ingérence. C’est pourquoi cette décision s’inscrit dans une logique de régulation responsable, soucieuse de préserver l’ordre public, la cohésion nationale et la dignité des institutions.
Le Togo réaffirme son attachement à une presse libre, responsable et professionnelle, au service de l’information juste et équilibrée.