Au premier trimestre de l’année 2025, la Caisse de Retraites du Togo (CRT) a déboursé 12,96 milliards FCFA en prestations sociales, dépassant largement ses recettes estimées à 11,97 milliards FCFA. Ce déséquilibre, révélé par un rapport financier provisoire, met en lumière un déficit technique de près d’un milliard de francs CFA, pointant une tendance préoccupante pour la viabilité du système.
Sur les 41 561 bénéficiaires recensés, 27 883 sont des retraités directs, absorbant la majorité des paiements. S’ajoutent à eux 7159 veuves et veufs, ainsi que 6198 orphelins, tous soutenus par des prestations spécifiques. À cela, la CRT a versé plus de 1,1 milliard FCFA en allocations familiales et 21 millions FCFA en rentes d’invalidité.
Les ressources, quant à elles, restent fortement dépendantes des cotisations sociales, qui représentent 97,2 % des revenus trimestriels, soit 11,63 milliards FCFA. Les autres sources de financement – produits financiers et subventions – n’apportent qu’un soutien limité, totalisant à peine 334 millions FCFA.
Cette structure budgétaire démontre une fragilité préoccupante : un financement presque exclusif par les cotisations, dans un contexte de pression croissante due au vieillissement de la population. Sans diversification des revenus ni rendement significatif sur les placements, la marge de manœuvre de la CRT demeure étroite.
Face à ce constat, des réformes semblent inévitables. La diversification des ressources, l’amélioration de la gestion des actifs et une maîtrise accrue des charges sont autant de leviers à envisager pour éviter un effondrement du régime. Car si rien n’est fait, les générations futures pourraient se retrouver devant un système à bout de souffle.
