L’avortement demeure un sujet sensible au Togo, encadré par une législation stricte qui limite l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). L’article 829 du Code pénal interdit l’IVG, sauf dans trois cas spécifiques : risque pour la vie ou la santé de la femme, grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste, ou anomalie congénitale grave du fœtus.

Si ces exceptions visent à protéger les femmes, elles restent insuffisantes face à la réalité. Nombreuses sont celles qui, ne répondant pas à ces critères, se tournent vers des pratiques clandestines, souvent dangereuses. Les peines encourues en cas d’avortement illégal sont sévères : de 6 mois à 2 ans de prison et des amendes allant jusqu’à 2 millions de francs CFA. Ces sanctions concernent non seulement les femmes concernées, mais aussi les médecins et toute personne impliquée dans l’acte.

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Face à cette situation, des voix s’élèvent pour réclamer une réforme. Les défenseurs des droits des femmes dénoncent une loi qui, au lieu de protéger, met en péril la santé et la vie de nombreuses Togolaises. Ils plaident pour un accès sécurisé et encadré à l’IVG, afin de réduire les risques sanitaires liés aux avortements clandestins et de garantir un meilleur accompagnement des femmes confrontées à des grossesses non désirées.

Alors que plusieurs pays africains révisent progressivement leurs législations sur l’avortement, le Togo pourrait être amené à repenser son cadre légal pour répondre aux enjeux de santé publique et aux droits des femmes.