Le décès de Karrou Wawim,
un militant politique togolais, est une tragédie qui met en lumière les conditions difficiles et souvent inhumaines dans lesquelles se trouvent les détenus politiques au Togo. Arrêté en décembre 2018 lors des manifestations contre le régime actuel, Karrou Wawim a passé six ans derrière les barreaux sans procès équitable.


Sa santé s’est considérablement détériorée ces dernières semaines, avec des problèmes hépatiques et gastriques graves. Malgré son état critique, il n’a pas pu bénéficier d’un traitement approprié et a été maintenu sous surveillance médicale au CHU Sylvanus Olympio à Lomé2. Son décès porte le nombre total des prisonniers politiques morts en détention depuis leur incarcération à dix personnes.


Les conditions carcérales au Togo sont souvent qualifiées d’inhumaines. Les prisons sont surpeuplées et connaissent régulièrement des coupures d’électricité, ce qui aggrave encore la situation sanitaire déjà précaire.L’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO) dénonce ces conditions comme étant responsables de plusieurs décès en détention.


La mort de Karrou Wawim est perçue comme un symbole poignant du combat pour la justice et la dignité humaine face aux régimes autoritaires. Sa lutte pour la liberté lui a valu une condamnation à dix ans de réclusion avec treize autres militants politiques lors du procès du 3 février dernier. Son héritage devient désormais un cri pour l’unité nationale contre l’injustice systémique.