Depuis le 21 janvier 2025, le président américain Donald Trump a ordonné une suspension de 90 jours de l’aide extérieure pour en évaluer l’efficacité et son alignement sur les intérêts des États-Unis. Cette décision, bien que temporaire, soulève des inquiétudes quant à une possible réduction durable des financements alloués à l’Afrique, qui recevait encore 17,4 milliards de dollars en 2023. Si des pays comme le Nigeria ou l’Éthiopie risquent d’être durement touchés, le Togo n’est pas épargné, notamment dans des secteurs essentiels.
Le premier domaine concerné est la santé, où le programme PEPFAR, principal levier de lutte contre le VIH/SIDA sur le continent, pourrait être affecté. En 2023, ce programme avait permis de sauver des millions de vies grâce à un financement de 3,2 milliards de dollars. Une suspension prolongée de cette aide mettrait en péril l’accès aux traitements au Togo, où la prise en charge des patients repose en grande partie sur les fonds internationaux.
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L’éducation et l’alimentation scolaire sont également menacées. Le programme McGovern-Dole, qui assure un repas quotidien aux écoliers issus de milieux défavorisés, avait mobilisé 33 millions de dollars pour le Togo en 2023. Son interruption pourrait priver des milliers d’enfants d’un soutien alimentaire essentiel à leur scolarisation.
Enfin, la gouvernance et les réformes économiques pourraient subir un coup d’arrêt. Le programme Millennium Challenge Corporation (MCC), censé moderniser l’administration et améliorer le climat des affaires, est désormais en suspens, alors même que les autorités togolaises avaient déjà demandé une pause en raison de la transition politique en cours.
Si cette suspension demeure provisoire, elle pourrait être le signe d’un désengagement plus large des États-Unis en Afrique. L’avenir des programmes financés par Washington reste donc incertain pour le Togo.