À l’approche des élections sénatoriales prévues pour février 2024, l’Union des forces de changement (UFC), principal parti d’opposition du Togo, adopte une stratégie audacieuse malgré sa faible représentation dans les instances locales et régionales. Fondé par Gilchrist Olympio, l’UFC entend malgré tout se positionner comme un acteur essentiel du processus électoral, en vue de peser sur l’avenir politique du pays.

Bien que l’UFC soit largement minoritaire sur le terrain, Emmanuel Vivien Tomi, porte-parole du parti, a affirmé que son engagement dans ce scrutin ne se limite pas à une simple contestation, mais vise à renforcer la démocratie et à éviter que le parti majoritaire, l’Union pour la République (UNIR), ne domine de manière écrasante le paysage politique. Pour Tomi, il est impératif de faire de ces élections une véritable plateforme d’expression démocratique.

Le président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD), Mohammed Tchassona Traoré, soulève également des inquiétudes concernant la composition du futur Sénat. Selon lui, la majorité des grands électeurs affiliés à l’UNIR rendra quasiment inévitable une domination de ce parti dans la Chambre haute, compromettant ainsi l’équité du processus électoral.

Les élections sénatoriales, organisées au suffrage indirect, suscitent des interrogations sur la représentativité réelle des courants politiques au Togo. Cependant, l’UFC et d’autres partis d’opposition considèrent ce scrutin comme une opportunité pour élargir l’espace démocratique et engager un dialogue politique constructif. Le parti appelle ainsi les grands électeurs à voter en conscience, afin d’assurer un équilibre et une véritable représentativité au sein du Sénat.

L’issue de ces élections pourrait redéfinir les rapports de force au sein de l’Assemblée nationale et au-delà. Face à un UNIR solidement ancré au pouvoir, l’UFC entend faire de cette bataille une étape décisive pour l’avenir démocratique du Togo.