À l’approche des élections législatives prévues pour le 17 novembre 2024, la campagne électorale sénégalaise a été secouée par le retrait de deux candidats, Mamadou Camara et Amadou Sow, de la course. Ces désistements, dus à des difficultés financières insurmontables, mettent en lumière un problème crucial qui touche la compétitivité et l’équité des élections : le manque de ressources pour mener une campagne efficace.
Mamadou Camara, candidat de la coalition « Défar Sa Gokh », a exprimé son découragement face aux défis financiers qu’il rencontre. Dans un entretien avec le quotidien Le Soleil, il confie être contraint de financer ses déplacements et visites de proximité de sa propre poche, un sacrifice qu’il juge insoutenable. Face à ce manque de soutien, et avec des conditions de santé fragiles, il a préféré se retirer de la compétition. Amadou Sow, représentant de la coalition « Samm Sa Gafaka Sa Elleg/Acsif », a, quant à lui, évoqué le décès de Mamadou Moustapha Bâ, ancien ministre des Finances, comme un facteur supplémentaire ayant pesé sur sa décision d’abandonner.
Ces retraits soulèvent une question fondamentale : la campagne électorale est-elle réellement accessible à tous ? Si la loi sénégalaise prévoit des règles pour garantir une certaine équité, les candidats des petites formations se heurtent à des obstacles financiers considérables. Les grandes coalitions, dotées de ressources substantielles, dominent largement le terrain, laissant peu de chances aux candidatures moins soutenues.
Alors que le Sénégal se prépare à élire ses députés, ces événements rappellent l’importance d’une réforme du financement des campagnes électorales. Une redistribution plus équitable des ressources permettrait de garantir une représentation plus juste, donnant à chaque citoyen une chance véritable de se faire entendre. Le 17 novembre pourrait ainsi être non seulement une date marquante pour la politique sénégalaise, mais aussi pour l’avenir de sa démocratie.