La récente édition du Sommet de la Francophonie, tenue à Villers-Cotterêts, au nord de Paris, a été marquée par des tensions palpables entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette situation tendue s’inscrit dans le cadre du conflit armé qui secoue la province du Nord-Kivu, où le groupe rebelle M23, soutenu par Kigali, défie l’autorité congolaise depuis 2023.

Les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame étaient présents à cet événement international, mais les deux dirigeants ont choisi de ne pas échanger un mot, reflétant ainsi la profondeur de leur rivalité. La situation s’est intensifiée lorsque le discours du président français Emmanuel Macron a été reçu avec désillusion par la délégation congolaise. En effet, Macron a omis de mentionner la crise du Nord-Kivu parmi les troubles militaires mondiaux, un oubli que le président congolais a mal pris, au point de quitter le sommet prématurément.

Du côté rwandais, Paul Kagame est resté présent. Kigali justifie son soutien au M23 en accusant la RDC de collaborer avec les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé lié au génocide des Tutsis en 1994. Cette dynamique a alimenté les accusations de Kinshasa selon lesquelles la présidente de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, serait trop favorable à la cause rwandaise, une perception qui remonte à la résurgence du M23 en 2021.

Ce climat de méfiance et de tensions au sein de la Francophonie souligne la nécessité d’un dialogue constructif pour résoudre les conflits dans la région des Grands Lacs, tout en mettant en lumière les défis diplomatiques auxquels font face les leaders africains dans le cadre d’événements internationaux.