Il n’y a pas que les Togolais qui doutent de la sincérité d’Alain Foka dans sa nouvelle posture de panafricaniste assumé. Après les appels au boycott de la conférence de Manssah (reportée), c’est au tour de l’activiste Nathalie Yamb de faire de graves révélations sur le journaliste franco-camerounais. « Alain Foka n’a jamais été un panafricain », clame-t-elle.

La société Manssah, créée par le journaliste d’origine camerounaise Alain Foka, est sous pression au Togo. Soupçonné d’avoir contribué à la réforme constitutionnelle controversée qui permet à Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir, l’ancien journaliste de RFI, ami personnel de la famille Gnassingbé, est dans le viseur des Togolais. Les appels au boycott ont contribué au report de la conférence que Manssah comptait organiser fin juin à Lomé pour « répondre » à la conférence de Berlin.

Le Togo pourrait-il être le début de la fin de l’aventure du journaliste très apprécié sur le continent ? L’activiste Nathalie Yamb s’attaque au profil même de son compatriote. Dans un commentaire sous une analyse de Horus Donkouvi sur la chaîne YouTube Écho du Togo, la dame de Sotchi a laissé entendre qu’Alain Foka était un homme d’affaires, et non un panafricaniste.

« Alain Foka n’a jamais été panafricain. Il a travaillé pendant 32 ans chez un des piliers de la Françafrique (RFI). Et vous constaterez que le même RFI, qui passe son temps à diffamer Kemi ou moi, n’a jamais dit un seul mot négatif sur son fidèle collaborateur, même après son départ. Que celui qui a un cerveau comprenne. Foka est un businessman. Il l’a toujours été. Ce n’est pas mauvais. Par contre, se faire passer pour un panafricaniste, c’est malhonnête. Faure lui ouvre les portes des palais africains. Quant à sa conférence, elle n’avait rien de panafricaniste : c’était un événement people », a-t-elle écrit.

C’est la première fois que Nathalie Yamb se prononce publiquement sur le combat d’Alain Foka. Les internautes avaient remarqué, depuis la création de Manssah, l’absence de proximité entre le clan Yamb-Seba-Nyamsi et Alain Foka. Jusqu’à présent, chacun évitait d’aborder le sujet.

Le Togo traverse une nouvelle crise sociopolitique. L’arrestation de l’artiste engagé Aamron, l’augmentation brutale du coût de l’électricité et la dégradation généralisée des conditions de vie ont poussé les Togolais à descendre dans la rue le 6 juin 2025. Plusieurs manifestants ont été arrêtés. Certains ont déclaré avoir été longuement torturés par les gendarmes togolais durant leur garde à vue. De nouvelles manifestations sont prévues à Lomé et à l’intérieur du pays les 26, 27 et 28 juin 2025 pour exiger le départ de Faure Gnassingbé. Le gouvernement a publié un communiqué soulignant le caractère illégal des manifestations et avertissant les participants des sanctions pénales prévues à cet effet. De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme invitent les autorités togolaises à cesser les violences contre les manifestants et à faire toute la lumière sur les allégations de torture. Au pouvoir depuis 2005, à la suite du décès de son père, la légitimité de Faure Gnassingbé est une nouvelle fois contestée.