La campagne cotonnière 2024-2025 s’est achevée sur une note mitigée au Togo. Avec 60.403 tonnes de coton-graine récoltées pour un rendement moyen de 797 kg par hectare, la production nationale accuse un recul de près de 10 % par rapport à la saison précédente, qui avait enregistré 67.000 tonnes. Ces chiffres ont été révélés par la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) lors d’une rencontre bilan organisée à Kara, haut lieu de la production cotonnière togolaise.

Cette baisse, bien qu’attendue dans un contexte marqué par l’irrégularité des pluies, a tout de même surpris par son ampleur. Elle reste également en deçà des prévisions initiales qui tablaient sur 66.000 tonnes. Ce recul souligne les défis structurels et conjoncturels auxquels la filière continue de faire face, notamment le changement climatique, la faiblesse des rendements et les difficultés d’accès aux intrants agricoles.

Cap sur 93.000 tonnes pour la campagne 2025-2026

Conscients de l’urgence à redynamiser ce secteur stratégique pour l’économie togolaise, les acteurs de la filière se sont engagés dans une nouvelle dynamique. Pour la prochaine campagne, l’objectif est ambitieux : atteindre une production d’au moins 93.000 tonnes de coton-graine, en emblavant 110.000 hectares.

Cette ambition s’accompagne d’une série de mesures de soutien, décidées par les autorités togolaises afin de stimuler l’engagement des cotonculteurs. Le prix d’achat du coton-graine a été maintenu à 300 FCFA/kg, un signal fort en faveur des producteurs, malgré les tensions sur le marché international des intrants. Par ailleurs, les prix des engrais (NPKSB et Urée) resteront stables à 14.000 FCFA le sac, une décision saluée par les exploitants.

Renforcer la proximité et moderniser les pratiques

Pour inverser la tendance baissière, les orientations adoptées lors de la rencontre de Kara misent sur le renforcement de l’encadrement de proximité des producteurs. Il s’agit notamment de leur offrir un accompagnement plus régulier, des formations adaptées aux nouvelles techniques culturales, et un suivi rigoureux des rendements. L’introduction de pratiques agricoles plus résilientes face aux aléas climatiques figure également parmi les priorités.

Les autorités misent ainsi sur une mobilisation accrue des cotonculteurs, mais aussi sur une meilleure coordination entre les acteurs de la filière. En effet, le coton reste un pilier de l’agriculture togolaise, générateur de revenus pour des milliers de familles et contributeur majeur aux exportations du pays.

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Vers une relance durable de la filière coton

Le défi est donc de taille, mais les perspectives restent encourageantes si les engagements pris sont tenus. La campagne à venir sera un test décisif pour mesurer la capacité de la filière à se réinventer face aux difficultés actuelles.

En misant sur la résilience, l’innovation et la solidarité entre acteurs, le Togo espère redonner au coton ses lettres de noblesse et renforcer sa place dans l’économie nationale.