L’interpellation nocturne du rappeur engagé Aamron continue de faire des vagues au Togo. Dans un communiqué publié le 27 mai 2025, la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a fermement condamné ce qu’elle qualifie d’« arrestation arbitraire, illégale et profondément politique ». L’artiste, de son vrai nom Tchala Essowè Narcisse, a été arrêté à son domicile par la gendarmerie dans la nuit du 26 mai, en dehors des horaires autorisés par la législation nationale.

La DMP dénonce une violation flagrante de l’article 89 du Code de procédure pénale, qui encadre strictement les interpellations nocturnes, ainsi que des principes internationaux relatifs aux droits de l’homme. À travers ce geste, le pouvoir togolais montrerait, selon elle, des signes évidents de fébrilité face à une jeunesse de plus en plus critique et mobilisée.

Le mouvement politique va plus loin, exigeant la libération immédiate d’Aamron, mais aussi celle d’autres figures engagées comme le poète et cyberactiviste « Affectio », et les détenus de l’affaire « Tigre Révolution ». La DMP dénonce un climat de répression croissante et alerte sur le risque d’un durcissement autoritaire.

S’appuyant sur un récent appel des évêques du Togo à un dialogue national apaisé, la DMP enjoint la jeunesse, la société civile et la diaspora à sortir du silence. Pour elle, cette arrestation constitue un tournant. L’heure ne serait plus à la passivité, mais à une mobilisation générale en faveur d’une transition démocratique.

« Gouverner par la peur est un échec », conclut le communiqué, dans un message sans équivoque adressé aux autorités en place.