À quelques semaines des élections municipales prévues pour le 10 juillet 2025, le climat politique togolais s’alourdit. Réunis lundi au sein du Cadre permanent de concertation (CPC), les représentants des partis politiques ont exprimé de vives inquiétudes concernant un décret adopté en pleine période préélectorale, modifiant le découpage municipal et augmentant le nombre de conseillers. Une décision jugée précipitée et déséquilibrante.

Adopté le 21 mai, ce décret introduit une hausse de 136 conseillers municipaux par rapport au précédent scrutin de 2015. Selon Me Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD) et actuel président du CPC, cette mesure complique la stratégie des partis déjà engagés dans la campagne. Certains acteurs exigent son retrait, tandis que d’autres proposent un report du scrutin si le texte est maintenu.

Par ailleurs, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) reste au cœur des contestations. Jugée obsolète et insuffisamment représentative, elle est accusée de manquer de neutralité. Plusieurs voix, tant dans l’opposition que dans la société civile, demandent sa recomposition avant la tenue des municipales.

Face à ces tensions, le ministre de l’Administration territoriale, Hodabalo Awate, a tenté de calmer les esprits. Il s’est engagé à relayer les doléances au président du Conseil et à favoriser l’émergence de solutions consensuelles.

Ces blocages interviennent alors que le dépôt des candidatures est déjà ouvert depuis le 20 mai, pour s’achever le 29 mai. Dans un climat de méfiance et d’instabilité, le risque d’un report du scrutin reste désormais sur la table, à moins d’un accord rapide entre les différents acteurs politiques.