La récente décision de l’État togolais de faire payer à ses ministres leurs factures d’eau et d’électricité suscite des réactions contrastées, mais encourageantes. Ce dimanche, le président de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI), Aimé Gogué, a salué une mesure qu’il juge « courageuse » et « exemplaire », tout en appelant à la vigilance quant à son application effective.
Invité sur une radio privée de Lomé, l’économiste et député a souligné l’importance symbolique d’une telle réforme dans un contexte de hausse de plus de 12,5 % du prix de l’électricité. Pour lui, il s’agit d’un signal fort envoyé par les autorités, dans un pays où l’exemplarité des dirigeants est souvent mise en question. « Quand quelque chose va dans le bon sens, il faut le reconnaître. C’est une avancée vers une meilleure gestion des ressources publiques », a-t-il déclaré.
Cependant, Aimé Gogué reste prudent. Il estime que sans mécanismes de contrôle rigoureux, cette décision risque de rester lettre morte. « L’intention ne suffit pas. Il faut des outils pour vérifier que chaque ministre paie effectivement ses factures », a-t-il insisté, plaidant pour un suivi strict et transparent.
Le député a également exhorté l’exécutif à renforcer l’efficacité des institutions de contrôle comme l’Inspection Générale d’État, l’Inspection Générale des Finances et la Cour des Comptes, afin de garantir une gestion rigoureuse des deniers publics.
Cette réforme, perçue comme un pas vers une gouvernance plus responsable, pourrait marquer un tournant dans les pratiques de l’administration togolaise à condition que la volonté politique s’accompagne d’actes concrets.