Vody, un cocktail au goût sucré et à l’apparence inoffensive envahit les rayons et les réseaux sociaux. Derrière ce nom séduisant se cache un mélange d’alcool fort et de boisson énergisante, devenu en peu de temps une véritable tendance chez les jeunes, mais aussi une source d’inquiétude majeure pour les professionnels de santé.
Vendu environ 3,50 € la canette, le Vody, fabriqué en Allemagne, affiche un taux d’alcool pouvant grimper jusqu’à 22 %. Son emballage coloré, son marketing soigné et sa saveur sucrée en font un produit prisé des adolescents, souvent peu conscients des dangers qu’il recèle. Le phénomène s’amplifie sur les réseaux sociaux à travers des vidéos de « Vody Challenge », où des jeunes s’affrontent à qui en boira le plus, souvent au prix de graves intoxications.
Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. L’association de la caféine, de la taurine et de la vodka masque les effets de l’alcool, favorisant une consommation excessive. Les risques sont multiples : comas éthyliques, accidents, agressions, sans compter une possible dépendance à long terme. Sur le plan nutritionnel, ces canettes ultra-caloriques perturbent aussi l’équilibre glycémique.
Face à cette montée en flèche, la Répression des fraudes (DGCCRF) a ouvert une enquête. Des irrégularités ont été relevées dans l’étiquetage, en particulier l’absence de mentions obligatoires liées à la présence d’alcool. En France, les contrôles s’intensifient. En Côte d’Ivoire, la boisson est déjà interdite.
Le succès du Vody révèle un double enjeu : la fascination des jeunes pour des produits festifs et l’urgence d’une régulation renforcée pour prévenir des drames évitables.