La réforme constitutionnelle ayant instauré la 5ᵉ République au Togo continue d’alimenter les tensions. Ce jeudi, douze partis politiques et organisations de la société civile ont réaffirmé leur opposition catégorique, dénonçant un « coup d’État constitutionnel ». Dans leur « Déclaration du 20 mars », ces acteurs de la scène politique togolaise mettent en garde contre un vide juridique qui pourrait émerger dès le 4 mai 2025, date marquant la fin du mandat de l’actuel président Faure Gnassingbé.
Les contestataires, parmi lesquels figurent le CAR, la CDPA, l’ADDI et d’autres mouvements politiques, rejettent fermement cette réforme adoptée par voie parlementaire sans consultation populaire. Ils rappellent que la Constitution de 1992, révisée en 2019, stipule clairement que le président doit être élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. L’absence de référendum pour valider cette modification est perçue comme une atteinte à la souveraineté du peuple togolais.
Face à cette situation, ces partis et organisations plaident pour des assises nationales inclusives afin de trouver une solution politique consensuelle. Ils appellent à la mobilisation de toutes les forces vives du pays : enseignants, magistrats, syndicats, autorités religieuses et diaspora, afin de faire échec à ce qu’ils considèrent comme une « monarchisation du pouvoir ».
L’opposition maintient la pression et annonce des actions de protestation dans les jours à venir. Des meetings sont prévus, notamment à Akassimé, pour fédérer les citoyens autour de cette contestation. Alors que le spectre d’une crise institutionnelle plane sur le pays, l’issue de cette bataille politique reste incertaine. L’avenir du Togo se joue désormais entre bras de fer politique et quête d’un compromis national.
