Le Togo s’apprête à marquer une étape clé dans son processus de réconciliation nationale. Depuis 2008, le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) œuvre à la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), portant sur les violences politiques de 1958 à 2005. Une rencontre nationale, qui a débuté le 10 décembre à Lomé, met désormais l’accent sur les réparations mémorielles.
Cet événement, qui s’étendra sur trois jours, rassemble des représentants d’institutions étatiques, d’organisations de la société civile, ainsi que des personnalités et couches sociales diverses. Ensemble, ils planchent sur un processus inclusif visant à honorer les figures et événements marquants de l’histoire nationale dans un esprit de réconciliation et de cohésion.
L’enjeu principal réside dans l’établissement d’une liste consensuelle des personnalités et faits historiques à commémorer. “Les réparations pécuniaires ou psychologiques ne suffisent pas à effacer les séquelles des tragédies passées. Il est essentiel que les générations futures se souviennent de ces sacrifices”, a expliqué Awa Nana-Daboya, présidente du HCRRUN et Médiateur de la République.
Le gouvernement a également affirmé sa volonté de soutenir cette initiative. Selon le ministre de la Justice, Mipamb Nahm-Tchougli, tous les efforts seront mobilisés pour inscrire ces réparations dans la mémoire collective tout en respectant les spécificités sociopolitiques du pays.
Depuis sa création, le HCRRUN a déjà accompagné plus de 30 000 personnes dans le cadre des réparations individuelles et collectives. Avec cette nouvelle phase, le Togo affirme sa détermination à construire une mémoire partagée, essentielle à l’unité nationale et à la quête de réconciliation durable.