L’Union européenne a annoncé la fin de son accord de pêche avec le Sénégal, une décision qui intervient dans un contexte de critiques croissantes de la part des Sénégalais face à la surpêche. Cette mesure, annoncée mardi, signifie que les navires européens devront quitter les eaux sénégalaises dès dimanche, marquant ainsi un tournant pour le secteur halieutique national.

En début d’année, l’UE avait classé le Sénégal parmi les « pays non coopérants » dans la lutte contre la pêche illégale, pointant du doigt des faiblesses dans les systèmes de surveillance et de contrôle, tant pour les navires étrangers que sénégalais. L’accord, signé en 2019, permettait aux chalutiers européens de pêcher dans les eaux sénégalaises en contrepartie d’une contribution financière. Toutefois, il a suscité de vives réactions au Sénégal, où les stocks de poissons se raréfient depuis des années. Près d’un Sénégalais sur six dépend de la pêche pour vivre, et les pêcheurs locaux se plaignent de la concurrence déloyale des navires industriels étrangers.

Alors que l’UE affirme que l’impact de cet accord sur la surpêche était minime – représentant moins de 1 % des captures totales –, le sentiment au Sénégal reste amer. En campagne, le président Bassirou Diomaye Faye avait promis de renégocier cet accord et de renforcer le contrôle du secteur halieutique, avec un audit dont les résultats sont toujours attendus.

Pour de nombreux Sénégalais, cette rupture marque un pas vers la préservation des ressources marines et un soutien aux pêcheurs locaux. Cependant, l’avenir du secteur reste incertain et la publication des résultats de l’audit pourrait révéler de nouveaux défis pour un secteur vital de l’économie sénégalaise.