Dans une récente réflexion sur l’affaire Balthazar, Gerry Taama, sociologue, analyse l’évolution des comportements liés à l’infidélité dans la société africaine contemporaine. Selon lui, l’infidélité n’est plus l’apanage des hommes, un fait souvent toléré dans de nombreuses sociétés africaines où la femme est traditionnellement cantonnée au rôle de gardienne du foyer, tandis que l’homme bénéficie d’une certaine liberté. Cependant, avec l’émergence des réseaux sociaux, les choses changent. La femme africaine, autrefois réduite à son cercle familial, découvre de nouveaux espaces d’expression où elle peut affirmer sa liberté, parfois au détriment de la fidélité.

Taama note que l’infidélité féminine est souvent perçue différemment de celle des hommes, engendrant des conséquences dramatiques. Alors que l’infidélité masculine conduit à des enfants hors du couple, celle de la femme entraîne la possibilité d’un « bâtard » au sein du foyer. Cette différence de traitement pourrait engendrer des conflits de paternité et des divorces. La situation actuelle, explique le sociologue, pourrait amener à une explosion des tests de paternité dans une Afrique patriarcale où la question de l’héritage est primordiale.

Le phénomène des vidéos compromettantes qui circulent sur des plateformes comme WhatsApp soulève également des interrogations sur l’évolution du voyeurisme dans la société moderne. Selon Gerry Taama, ces pratiques reflètent une société où chacun cherche à se divertir au détriment de l’intimité d’autrui.

Enfin, il déplore le traumatisme que cela pourrait causer à la famille de Balthazar, notamment à ses enfants, qui pourraient être confrontés à la vidéo de leur père dans des situations humiliantes. Cette réalité, selon lui, est symptomatique de notre époque, où l’accès à la liberté et aux technologies a des conséquences sociales souvent imprévues.