Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc ont franchi une nouvelle étape avec la réintroduction de l’obligation de visa pour les citoyens marocains souhaitant entrer en Algérie. Cette décision, annoncée le 26 septembre par les autorités algériennes via l’agence de presse officielle APS, reflète une dégradation continue des relations entre les deux pays.

Il y a environ vingt ans, les deux nations avaient supprimé cette exigence dans un effort de rapprochement. Cependant, le contexte actuel, marqué par des différends profonds, notamment sur la question du Sahara occidental, a conduit l’Algérie à reconsidérer sa position. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie accuse le Maroc d’avoir exploité la levée de visa pour faciliter des activités criminelles à grande échelle, telles que le trafic de drogue, la traite des êtres humains, et l’espionnage. Le Maroc, quant à lui, n’a pas encore réagi à ces accusations.

Cette mesure vient s’ajouter à une série d’actions prises par l’Algérie pour isoler son voisin. Depuis la rupture des relations diplomatiques en 2021, Alger a coupé le transit de gaz vers l’Europe via le Maroc, interdit le survol de son espace aérien aux avions marocains, et a cessé toute collaboration portuaire avec Rabat. Ces décisions résultent d’accusations algériennes selon lesquelles le Maroc soutiendrait des mouvements séparatistes en Algérie, notamment en Kabylie.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a récemment affirmé que les relations avec le Maroc avaient atteint un « point de non-retour ». Cette déclaration, couplée aux nouvelles mesures restrictives, témoigne de l’escalade inquiétante des tensions entre les deux pays voisins, dont les répercussions pourraient encore se faire sentir sur le plan régional.