La justice burkinabè a récemment lancé une enquête judiciaire visant Wassim Nasr, un journaliste français affilié à la chaîne France 24, pour des accusations graves de « publicité et soutien manifeste aux terroristes et à leurs actions ». Cette décision, annoncée par le procureur du Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, met en lumière les tensions croissantes entre les médias et la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Le communiqué émis par le parquet indique que l’enquête s’étend à toute personne considérée comme impliquée, que ce soit en tant qu’auteur, coauteur ou complice. Les accusations portent sur des faits tels que l’association de malfaiteurs en lien avec une organisation terroriste, la complicité d’actes terroristes, ainsi que l’apologie du terrorisme. Ces allégations s’appuient sur les commentaires jugés « tendancieux » de Wassim Nasr après des attaques survenues dans les États membres de l’Alliance des États du Sahel.

Notamment, lors d’une attaque à Djibo, survenue le 29 novembre 2023, Nasr a, selon les autorités, fait état de sa propre analyse sur la stratégie des assaillants, tout en spéculant sur le nombre de victimes. Ces interventions, interprétées comme un soutien aux groupes terroristes, soulèvent des préoccupations quant à la responsabilité des journalistes dans des contextes aussi sensibles.

Cette enquête illustre non seulement la complexité de la couverture médiatique dans des zones de conflit, mais également le défi que représente l’équilibre entre liberté d’expression et sécurité nationale dans un pays en proie à l’insécurité. Les résultats de cette enquête pourraient avoir des répercussions significatives sur la perception des médias et leur rôle dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso et au-delà.