Le Tribunal administratif tunisien a récemment ordonné à l’Instance des élections de réintégrer trois candidats à l’élection présidentielle dont les candidatures avaient initialement été rejetées. Cet appel intervient alors que la campagne électorale pour la présidentielle s’est lancée le 14 septembre, se poursuivant jusqu’au scrutin prévu le 6 octobre.
Le porte-parole du Tribunal administratif, Faiçal Bouguerra, a confirmé que la Commission électorale a été sollicitée pour exécuter les décisions judiciaires en faveur de l’inclusion des trois candidats sur la liste définitive. Les candidats concernés sont Abdellatif Mekki, secrétaire général du Parti du Travail et de la Réalisation, Mondher Zenaidi, ancien ministre sous Zine El Abidine Ben Ali, et Imed Daïmi, ancien directeur de cabinet du président Moncef Marzouki.
Le 2 septembre, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) avait validé seulement trois candidatures sur les 17 reçues, excluant les trois candidats en question. Le président de l’Isie, Farouk Bouaskar, avait indiqué que l’incapacité à consulter les décisions du Tribunal administratif dans un délai imparti avait conduit à leur rejet.
Cette décision intervient dans un climat politique tendu en Tunisie, marqué par des arrestations de politiciens, journalistes, activistes et juges, accusés de complot contre la sûreté de l’État. Parmi les personnes arrêtées figurent des figures politiques telles que Rached Ghannouchi du Mouvement Ennahdha, dont l’arrestation en avril 2023 avait suscité de vives réactions nationales et internationales.