Le 3 août 2024, le général Abdourahmane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger, a accordé une interview à Télé Sahel, où il a accusé la France de comploter contre le Niger. Tiani a évoqué le départ des soldats français et l’expulsion de l’ambassadeur Sylvain Itté, accusé de défier les nouvelles autorités nigériennes. Tiani a rappelé que le président français Emmanuel Macron soutenait que Itté était accrédité auprès de Mohamed Bazoum, le président renversé par le CNSP le 26 juillet 2023.

Tiani a dénoncé les déclarations de Vincent Crouzet, ancien de la DGSE, qui aurait suggéré de déstabiliser le Niger après le retrait des forces françaises. Selon Tiani, ces propos reflètent les intentions de la France, notamment celles de Macron qui, dès août 2023, aurait organisé des consultations pour une « réponse corrective » à la situation au Niger.

Le général Tiani a ensuite critiqué le « commandement pour l’Afrique », qu’il considère comme une tentative masquée de maintenir l’influence militaire française. Ce commandement impliquerait une réorganisation des troupes françaises en Afrique, avec une réduction des effectifs au Tchad et au Gabon, et la création de nouveaux commandements à Dakar et à Libreville. Selon Tiani, ce commandement serait dirigé par des attachés de défense présents dans les ambassades françaises.

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Tiani a affirmé que malgré l’expulsion des agents français du Niger, ceux-ci ont été repositionnés dans des pays voisins comme le Bénin et le Nigeria, mentionnant Thomas Gliozzo, ancien chef de la sécurité de l’ambassade de France à Niamey, désormais basé à Abuja. Il a accusé ces agents de soutenir des groupes terroristes comme Boko Haram en leur fournissant du matériel militaire et en orchestrant des actions clandestines.

Enfin, Tiani a évoqué des cas où la France aurait manipulé des informations sur des enlèvements d’occidentaux au Bénin pour couvrir des opérations de soutien aux groupes terroristes. Il a cité des incidents où des « techniciens en guérilla » auraient été présentés comme des otages, alors qu’ils entraînaient en réalité des terroristes. Tiani a assuré que les autorités nigériennes surveillent ces activités et sont prêtes à agir pour défendre la souveraineté du Niger.