Mohamed Bazoum, l’ancien président du Niger, se retrouve aujourd’hui face à des accusations de « haute trahison » qui pourraient avoir de lourdes conséquences. Depuis le coup d’État de juillet 2023, il est maintenu en résidence surveillée, et désormais, privé de son immunité présidentielle, il est traité comme un simple citoyen par la justice nigérienne. Une enquête préliminaire a été ouverte à son encontre, et les premières auditions ont déjà eu lieu.

Le tribunal militaire en charge de l’affaire a pris l’initiative d’accélérer les procédures. Lors de la première tentative d’audition, Bazoum a refusé de répondre aux questions des gendarmes en l’absence de son avocat. Cette demande a finalement été respectée, et une seconde audition a eu lieu en présence de son avocat, Me Moussa Coulibaly. Ce dernier craint une lourde condamnation pour son client, voire la peine de mort, dénonçant par ailleurs le manque d’indépendance et d’impartialité du tribunal spécial.

La situation de Mohamed Bazoum a suscité de vives réactions internationales. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait initialement pris des sanctions économiques sévères contre le régime militaire pour obtenir sa libération. Cependant, cette stratégie n’a pas porté ses fruits. Le général Abdourahamane Tiani, leader du coup d’État, et ses camarades ont résisté à la pression internationale, laissant Bazoum toujours en détention.

L’espoir d’une libération de l’ancien président s’est considérablement réduit, surtout depuis que la CEDEAO semble s’être résignée à accepter le nouveau régime militaire en place. Mohamed Bazoum, qui espérait un retour au pouvoir avec le soutien des institutions internationales, se retrouve aujourd’hui face à une justice militaire qui pourrait bien décider de son sort dans les mois à venir.