Un ancien légionnaire français, Damien L., employé comme conseiller en sécurité pour une entreprise minière australienne, a été arrêté le 27 août 2024 à Ouagadougou, Burkina Faso, sur des accusations d’espionnage. Cette arrestation survient dans un contexte de tensions croissantes entre la France et le Burkina Faso, exacerbé par l’incarcération récente de plusieurs agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Damien L., un Normand d’une quarantaine d’années, avait récemment retrouvé le Burkina Faso pour une nouvelle mission de sécurité, après une absence de quelques mois. Selon les médias, il aurait rencontré des problèmes avec son visa et était sous surveillance des services de renseignement burkinabè en raison de son passé militaire. L’ancien légionnaire a servi au 2e régiment étranger de parachutistes (REP) en Corse entre 2002 et 2007 avant de se reconvertir dans la sécurité privée, avec des contrats dans des pays comme Haïti, Irak et Venezuela.
À son arrivée à Ouagadougou, Damien L. a été interpellé par les agents de la Direction de la sécurité de l’État (DSE) qui ont fouillé sa chambre à l’hôtel Lancaster, un établissement prisé par les paramilitaires russes, ainsi que ses appareils électroniques. Les enquêteurs ont découvert qu’il était en possession d’informations sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, ce qui a suscité des suspicions d’espionnage.
Damien L. a été transféré dans une villa utilisée comme centre de détention par la DSE, située dans le quartier d’Ouaga 2000. Certains responsables burkinabè le suspectent de travailler pour les services de renseignement français, bien que cette accusation soit fermement démentie par plusieurs sources françaises.