Le 15 août 2024, une nouvelle secousse a frappé la scène politique malienne avec l’enlèvement d’Idrissa Allaye Sankaré, ancien député de Bankass et membre influent de l’association Tabital Pulaaku. Kidnappé en plein cœur de Bamako par des individus non identifiés, Sankaré, figure emblématique de la région et ancien cadre de l’Alliance pour la solidarité au Mali – Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), laisse derrière lui une communauté en état de choc et de nombreuses interrogations.
Sankaré s’était retiré de la politique en 2020, après avoir joué un rôle clé au sein de l’ASMA-CFP. Il s’était alors consacré à des activités associatives, mettant toute son énergie au service de Tabital Pulaaku, une association dédiée à la défense et à la promotion des intérêts des Peuls. Cette communauté, souvent prise pour cible dans les conflits intercommunautaires, bénéficiait de la voix forte et respectée de Sankaré, qui militait inlassablement pour la paix et la réconciliation dans les zones rurales du Mali.
L’enlèvement de Sankaré fait tristement écho à la disparition d’un autre membre de Tabital Pulaaku, Allaye, enlevé dans des circonstances similaires il y a quelques mois. La répétition de ces actes ciblant des membres de la communauté Peule soulève des inquiétudes quant à une possible escalade de violences ou une stratégie délibérée visant à affaiblir la cohésion sociale en ciblant ses défenseurs les plus éminents.
Pour l’instant, les autorités maliennes n’ont fourni aucune précision sur les circonstances de l’enlèvement ou sur les pistes suivies pour retrouver l’ancien député. Ce silence ajoute à l’inquiétude générale, surtout dans un pays où les enlèvements sont souvent liés à l’instabilité sécuritaire qui persiste dans plusieurs régions.