Ce dimanche 7 juillet 2024, la ville d’Abuja, au Nigeria, accueille le 65e sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette rencontre se déroule dans un contexte de crises multiples, marquée par le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Dans son discours, Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a exprimé ses inquiétudes concernant cette situation. Il a souligné que la région n’avait jamais été confrontée à autant de défis simultanément, allant des menaces liées à la paix et à la sécurité à la pauvreté et au risque de désintégration régionale.

En janvier dernier, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont annoncé leur retrait immédiat de la CEDEAO, accusant l’organisation d’être instrumentalisée par la France. Ces trois pays ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES) pour renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme. Omar Alieu Touray a rappelé les nombreux avantages que la CEDEAO avait apportés à ses citoyens, notamment la liberté de mouvement et la création d’un marché commun de plus de 400 millions d’habitants. Il a souligné que le retrait de ces trois pays aurait des implications profondes, perturbant la liberté de mouvement et aggravant l’insécurité régionale.

Lire aussi : Bola Tinubu reconduit à la présidence de la CEDEAO lors du 65e Sommet à Abuja

Le diplomate gambien a détaillé les impacts négatifs de cette désintégration, spécialement la perturbation de la coopération en matière de sécurité, le partage de renseignements, et la lutte contre le terrorisme. Il a également mentionné que le retrait pourrait isoler ces trois pays sur la scène internationale, les privant de soutien en cas de candidature de leurs citoyens à des postes internationaux au sein de l’Union africaine, des Nations Unies et d’autres organismes similaires.

Les impacts économiques et financiers sont par ailleurs préoccupants. Le retrait des trois États membres pourrait entraîner l’arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes mis en œuvre par la CEDEAO dans ces pays, dont la valeur est estimée à plus de 500 millions de dollars américains. Les investissements des institutions financières régionales, comme la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO et la Banque ouest-africaine de développement, sont aussi en péril, mettant en danger des projets d’une valeur totale estimée à environ 321 millions de dollars.