En Guinée, l’Église catholique a pris position sur la gestion de la transition politique en adressant une lettre ouverte aux autorités. La Conférence épiscopale de Guinée a exprimé des inquiétudes quant à la transition dirigée par Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis bientôt trois ans. Dans sa correspondance, publiée le 1er juillet, l’Église exhorte les dirigeants à clarifier de manière urgente le calendrier de la transition, y compris son programme, sa stratégie et ses objectifs.

Les évêques soulignent une série de défis alarmants auxquels le pays est confronté, tels que le chômage croissant, l’inflation, les pénuries d’eau et d’électricité, ainsi que l’insécurité grandissante. Ils expriment leur préoccupation quant à l’absence de gouvernance claire, créant une incertitude et une inquiétude parmi la population.

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Selon le père Louis Gbilimou, secrétaire général de la Conférence épiscopale guinéenne, le message de la lettre reste d’actualité et urgent. Il met en garde contre le risque de troubles sociaux dus au manque de transparence sur le calendrier de la transition, déjà marqué par des appels à la grève de certains partis politiques. Les évêques appellent également les autorités à briser leur silence, qui, selon eux, ne fait qu’accroître l’angoisse et la peur parmi la population. Ils prônent un apaisement des tensions et un dialogue constructif pour éviter une escalade compromettant la stabilité sociale et politique du pays.

Le 5 septembre 2021, des hommes d’armes commandés par le Colonel Mamady Doumbouya ont pris le contrôle de la Guinée, dissous la constitution et le gouvernement, et fermé les frontières terrestres et aériennes. Doumbouya, chef du Groupement des forces spéciales (GPS), a justifié ce revirement par « le dysfonctionnement des institutions républicaines » et « le piétinement des droits des citoyens ». Il a invité l’armée à l’unité pour répondre aux aspirations légitimes du peuple guinéen.