Le 26 juin 2024, la Cour Pénale Internationale (CPI) a rendu son verdict contre Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, le reconnaissant coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ces atrocités ont été commises à Tombouctou entre avril 2012 et janvier 2013, période durant laquelle la ville était sous le joug d’Ansar Dine et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Al Hassan pourrait désormais purger une peine de 30 ans de prison, voire la perpétuité, en fonction de la gravité des crimes.

Ce procès historique, le second pour un Malien après Ahmad Al Faqi Al Mahdi en 2016, met en lumière l’ampleur des exactions commises. Le verdict a été rendu à la majorité par la Chambre de première instance X, composée du juge président Antoine Kesia-Mbe Mindua, de la juge Tomoko Akane et de la juge Kimberly Prost. Le juge président a souligné que ce procès ne concernait pas la charia ou l’islam en général, mais les crimes spécifiques d’Al Hassan.

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Al Hassan, recruté par les hauts responsables d’AQMI, est rapidement devenu une figure influente au sein de la Police islamique. Il a joué un rôle central dans le système répressif instauré par Ansar Dine et AQMI, organisant les activités de la Police islamique, rédigeant des rapports, participant aux transferts d’accusés et exécutant les jugements du Tribunal islamique. Les juges l’ont reconnu coupable de torture, atteintes à la dignité humaine, mutilations et traitements cruels, tant comme crimes de guerre que crimes contre l’humanité. Toutefois, il a été acquitté des charges de viol, d’esclavage sexuel et d’attaque contre des biens protégés.

Cette condamnation survient peu après la levée des scellés sur le mandat d’arrêt d’Iyad Ag Ghaly, le 21 juin 2024.