Les autorités nigériennes ont pris une décision radicale en confirmant le retour dans le domaine public de l’État du gisement d’uranium d’Imouraren, suite au retrait du permis d’exploitation accordé à la compagnie française Orano (ex-Areva). Cette annonce marque la fin d’une longue période où Orano avait prévu de développer l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, situé dans le nord du Niger avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.

Le permis initial avait été octroyé en janvier 2009, avec des plans pour démarrer l’exploitation en 2011, avant d’être retardé par la chute des prix de l’uranium après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Malgré des tentatives de redémarrage des travaux préparatoires par Orano en juin dernier, le gouvernement nigérien a reproché à la société française de ne pas avoir respecté ses engagements contractuels malgré des mises en demeure répétées depuis 2022.

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La décision de retirer le permis s’inscrit dans le cadre des efforts du régime militaire au pouvoir à Niamey depuis un coup d’État en juillet 2023, qui a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de réviser les termes des accords d’exploitation des ressources naturelles par des entreprises étrangères, mettant l’accent sur la souveraineté nationale.

Orano a réagi en affirmant son intention de maintenir le dialogue avec les autorités nigériennes tout en se réservant le droit de contester cette décision devant les tribunaux. Cette situation pourrait avoir des répercussions significatives sur l’approvisionnement mondial en uranium naturel, le Niger représentant environ un quart de l’approvisionnement des centrales nucléaires européennes en 2022, après le Kazakhstan et devant le Canada, selon des données de l’agence Euratom.