La publication d’un mémorandum à l’occasion du troisième anniversaire de la nomination du Premier ministre malien de la transition, Choguel Maïga, met à rude épreuve l’alliance entre civils et militaires établie en mai 2021. Ce document, défendu par Bouba K. Traoré, président du mouvement M5-RFP, a provoqué des réactions vives et une réponse ferme du Premier ministre.
Pour la première fois depuis l’émergence de l’affaire, Choguel Maïga a exprimé son soutien au mémorandum, affirmant qu’il ne contenait « aucun point qui est faux ». Selon Maïga, ses partisans souhaitaient s’exprimer depuis près d’un an, mais il leur avait demandé de patienter. À l’occasion de l’anniversaire de sa nomination, ils ont estimé qu’il était temps de parler, et Maïga n’a pas pu les en empêcher. « L’essentiel, c’est de dire la vérité », a-t-il déclaré, endossant ainsi pleinement les critiques du document.
Le mémorandum, signé par Bouba K. Traoré, critique la violation du « Pacte d’honneur » de mai 2021, dénonce le limogeage des ministres du M5-RFP sans consultation, et déplore l’exclusion du Premier ministre des décisions clés. Il exprime également des préoccupations sur la gestion de la réorganisation territoriale, la crise énergétique, et d’autres événements marquants comme le meeting du 8 juin 2023 et la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). De plus, il condamne le retour de pratiques autoritaires et les arrestations extrajudiciaires de membres du M5-RFP.
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En réponse aux critiques, Choguel Maïga a dénoncé les « agents doubles » et les « collaborateurs de l’étranger », les accusant de ne pas avoir lu le document en entier et de sortir les passages les plus critiques pour l’accuser de s’opposer à la transition militaire. Il a également souligné son expérience politique, ayant travaillé avec trois chefs d’État, et affirmé que la politique est « l’art de réaliser ce qui est possible et rendre possible ce qui est nécessaire ».