Après l’arrestation du médecin et activiste politique Arouna Loure, révélée il y a trois semaines, c’est maintenant au tour de Mousbila Sankara, oncle de l’ex-président Thomas Sankara, d’être détenu sans motif apparent.
Le 11 juin, El Hadj Mousbila Sankara, âgé de 80 ans, revenait de la prière du matin à la mosquée lorsqu’il a été arrêté par des hommes se présentant comme membres de l’Agence nationale de renseignement (ANR). L’arrestation s’est déroulée à 5h30 du matin sous les yeux médusés de ses proches. Avant de l’emmener, les agents de l’ANR ont permis à la famille de lui fournir ses médicaments nécessaires à ses traitements médicaux, en promettant qu’il serait de retour à 14h. Depuis, la famille n’a eu aucune nouvelle de lui.
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Mousbila Sankara n’est pas seulement l’oncle de l’ex-président Thomas Sankara, assassiné en 1987, mais également un militant de longue date. Compagnon de lutte de Thomas Sankara durant la révolution sankariste, il a été membre des Comités de défense de la Révolution, syndicaliste et ambassadeur du Burkina Faso en Libye. Son arrestation sans motif a un impact symbolique fort, d’autant plus que ceux qui se revendiquent du sankarisme sont au pouvoir.
La détention de Mousbila Sankara fait suite à celle d’Arouna Loure, un médecin et activiste politique, figure de la société civile burkinabè. Ces arrestations arbitraires s’ajoutent à une liste de violations des droits de l’homme que le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a récemment dénoncées, demandant des enquêtes sur les exactions commises par les forces de sécurité nationales et les groupes terroristes.