Au Niger, la situation politique reste tendue alors que l’ancien président Mohamed Bazoum, destitué lors d’un coup d’État militaire en juillet 2023, se trouve au cœur d’une procédure judiciaire qui pourrait aboutir à la levée de son immunité. Cette audience, maintes fois reportée, est cruciale pour déterminer s’il sera possible de le poursuivre en justice.

La Cour d’État du Niger a ajourné à plusieurs reprises l’audience initialement prévue le 10 mai 2024. Les avocats de Bazoum ont demandé un report au 7 juin 2024, arguant que leur client n’avait pas été correctement informé des procédures et qu’ils n’avaient pas pu communiquer librement avec lui. Les autorités militaires de Niamey accusent Mohamed Bazoum de « haute trahison » et « d’atteinte à la sûreté » du pays. La défense dénonce des irrégularités procédurales et des violations des droits de leur client, détenu dans des conditions difficiles avec son épouse depuis le coup d’État.

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Lors de l’audience du 7 juin 2024, les tensions se sont intensifiées. Après deux suspensions de séance, les avocats de Bazoum se sont retirés, dénonçant une « parodie de justice ». Ils ont souligné des problèmes d’accès à leur client et un manque de transparence dans le dossier. Le président de la Cour d’État, Abdou Dan Galadima, a annoncé que le délibéré serait rendu le 14 juin 2024.

L’histoire récente du Niger, notamment la levée de l’immunité de l’ancien président Mamadou Tandja en 2010 après un coup d’État, offre un précédent inquiétant. Tandja avait alors fait face à des poursuites judiciaires après la perte de son immunité. Ce précédent pourrait influencer le sort de Bazoum et dessiner les contours des conséquences potentielles d’une telle décision pour l’ancien président.