Le Burkina Faso a récemment suspendu la diffusion de TV5 Monde pendant deux semaines, ainsi que l’accès à plusieurs sites d’information, dont celui de TV5 Monde, Deutsche Welle, Ouest-France, Le Monde.fr, Apanews, The Guardian et AgenceEcofin, sur son territoire. Cette décision fait suite à la diffusion d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée burkinabè d’exactions contre des civils dans deux villages.
Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) justifie ces suspensions en déclarant avoir constaté la diffusion de déclarations considérées comme péremptoires et tendancieuses contre l’armée burkinabè, sans précaution aucune, ce qui pourrait porter préjudice à sa réputation. Ces mesures s’ajoutent à la suspension récente de la BBC et de Voice of America (VOA) pour des raisons similaires.
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Dans un communiqué, le ministre burkinabè de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a fermement rejeté les accusations du rapport de HRW, déclarant que le Burkina Faso les condamne fermement. Cette suspension s’inscrit dans un contexte où le Burkina Faso, dirigé par des militaires depuis les coups d’État de 2022, a déjà pris des mesures similaires contre d’autres médias et correspondants étrangers.
Le pays fait face depuis 2015 à des violences terroristes attribuées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à Daesh, causant des milliers de morts et de déplacés internes. Ces mesures de suspension soulèvent des questions sur la liberté d’expression et la capacité des médias à exercer leur rôle de quatrième pouvoir dans un contexte de lutte contre le terrorisme et de préoccupation pour la sécurité nationale.