Le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean-Pierre Fabre était cette semaine l’invité de l’émission Echo du Togo produite par Ahoe film. L’opposant au régime de Faure Gnassingbe attend bien engager sa formation politique dans les prochaines élections législatives et régionale après le boycott de 2018.

Malgré sa mauvaise performance lors de la dernière présidentielle (4,68% selon les chiffres officiels de la CENI), il entend changer la destinée des Togolais. Son objectif n’est pas de reprendre la place du leader de l’opposition.

« Personne ne va aux élections pour être chef de fil de l’opposition. C’est une insulte (…) On va à des élections pour libérer les Togolais du régime qui les opprime depuis longtemps, depuis 60 ans », a-t-il déclaré.

Jean Pierre Fabre attribue par ailleurs une partie de ses déboires à une campagne de dénigrement qu’aurait menée le prélat Monseigneur Kpodzro contre sa personne.

« Vous savez tout ce qui s’est passé (…) Vous savez tout ce qui a précédé le scrutin. Les insultes, les dénigrements, les calomnies. J’ai été traité par un ancien archevêque de traitre, Judah, corrompu, insupportable qui maltraitait tous les autres », a-t-il lancé.

Tribalisme

Durant toute l’émission, le président de l’ANC a axé sa communication autour de la dénonciation d’une politique de tribalisme qu’il attribue au régime de Faure Gnassingbe. En effet selon Jean Pierre Fabre le nouveau découpage électoral marginalise les populations du sud.

« C’est une maladie. Ils sont obsédés. Ils sont obsédés par l’affrontement Nord-Sud dans leur tête (…) Si vous prenez la région maritime, un député représente 141 000 personnes. Vous prenez la région de la Kara, un député représente 57 000 à peu près. Ce n’est pas normal. Si vous voulez traduire, vous direz un Togolais de la préfecture de la Kara (sic Kozah) vaut 2,5 à trois Togolais de la région maritime », dénonce-t-il.

Enfin, interrogé sur la polémique née après la demande à la générosité publique lancée par son parti politique, Fabre estime que ses détracteurs manquent de culture politique car la pratique selon lui est courante même dans les plus grandes démocraties.