Au Togo, le fléau persistant du mariage précoce demeure un défi majeur, malgré son interdiction par l’article 43 du Code togolais des personnes et de la famille. Selon les données de l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS), plus de 37% des femmes ont contracté leur mariage avant l’âge de 18 ans dans les zones rurales, tandis que ce chiffre s’élève à 19% dans les zones urbaines. Face à cette réalité alarmante, l’ONG Alafia a pris l’initiative d’organiser un atelier de réseautage à Lomé pour élaborer des solutions concrètes.

Le Mariage Précoce s’Intensifie

L’atelier, qui a rassemblé un large éventail de participants, dont des autorités administratives et locales, des organisations de la société civile, des chefs traditionnels, des prêtres traditionnels, des leaders religieux, des groupes de femmes des marchés et des médias, a été l’occasion de plaider en faveur d’une collaboration étroite entre les acteurs clés du Grand Lomé impliqués dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes. L’objectif était de renforcer les actions en faveur des politiques et des lois visant à prévenir les mariages précoces et forcés au Togo.

Selon l’ONG Alafia, le mariage précoce persiste au Togo et s’accompagne souvent de violences infligées aux jeunes filles. Certaines sont enlevées, d’autres subissent des mutilations. La présidente du conseil d’administration de l’ONG Alafia, Akpedze Atakouma, souligne l’importance d’une réponse collective : « Le mariage précoce est un mal qui sévit dans nos différentes communautés auquel nous devons tous réagir en privilégiant une synergie d’action. Voilà pourquoi nous avons organisé cet atelier de réseautage pour ratisser large afin qu’unanimement notre voix puisse porter. »

Actions de l’ONG Alafia

L’atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Lutte contre le mariage précoce pour l’autonomisation de la jeune fille dans les sept préfectures de la région de la Kara ». Ce projet, soutenu depuis deux ans par l’AWDF, s’aligne sur la politique de tolérance zéro en matière de harcèlement, d’exploitation et d’abus sexuels de l’ONG Alafia.

La directrice exécutive de l’ONG, Adzoavi Nyuito Tatey, a détaillé que, même en période de la pandémie de la COVID-19, une seule préfecture a enregistré l’enlèvement et la grossesse de 88 filles en l’espace de trois mois.

Dans cette lutte urgente contre le mariage précoce, l’ONG Alafia travaille sans relâche pour mobiliser les acteurs locaux et nationaux, mettant en œuvre des initiatives concrètes pour éradiquer cette pratique nuisible à l’épanouissement des jeunes filles au Togo.