La communauté internationale a été surprises par la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de sortir de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Alors que l’Union Africaine invite les dirigeants de l’organisation ouest africaine à privilégier la voie du dialogue, les trois pays soumis à des sanctions illégales ne comptent pas revenir sur leur décision. Ils ont d’ailleurs notifié officiellement l’institution de leur intention ne plus en faire partie.
Sur France 24, la chaîne de télévision financée par l’Etat français en froid avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso, le journaliste de RFI Christophe Boisbouvier a laissé entendre que l’objectif des nouvelles autorités de ces trois pays est de s’éterniser au pouvoir sans avoir à rendre compte à qui que ce soit.
« J’en arrive à me demander si l’une des causes de la rupture avec la CEDEAO ce n’est pas la volonté de ces pays de ne plus avoir de compte à rendre à personne sur le calendrier politique », a-t-il déclaré. Cet argument passe mal sur le plateau.
L’analyste politique Niagalé BAGAYOKO a rappelé au journaliste de France 24, que la CEDEAO n’est plus un modèle de démocratie pour demander des comptes à des pays comme le Niger, le Burkina Faso ou encore le Mali. Elle a dressé une liste non exhaustive des coups d’Etat constitutionnel tolérés par la CEDEAO qui ont complètement décrédibilisé l’institution.
« Est-ce que la majorité des pays de la CEDEAO aujourd’hui sont démocratiques ou est-ce que les dirigeants se sont tous maintenus au pouvoir conformément aux textes qui interdisaient les accessions inconstitutionnelles. Non on n’est loin de là. L’une des raisons de la grande perte de légitimité de la CEDEAO a été la façon dont elle a validé les coups d’Etat civils qui lui sont reprochés dans les rues parce que des 3ème mandats ont été effectués contre les textes en vigueur en Côte d’Ivoire…. », a-t-elle déclaré.
Habitué à violer ses propres textes, la CEDEAO joue sa survie depuis qu’elle a décidé d’entrer en guerre contre un état membre. Même si le projet d’intervention militaire au Niger fut avorté, l’attitude belliqueuses de certains leaders de l’organisation ainsi que les sanctions criminelles infligées jusqu’à présent au Niger, font croire à certains analystes que la CEDEAO est manipulées par des puissances étrangères.