Le retour discret de Pascal Bodjona sur la scène politique togolaise, depuis mai 2020 est enfin officiel. L’ancien ministre de l’administration territoriale, qui avait passé une longue période à la gendarmerie nationale, puis emprisonné à Tsévié est désormais le conseiller spécial, chargé des affaires politiques du président Faure Gnassingbé. Faure Gnassingbe a signe le décret de nomination à la veille du nouvel an.


Le retour de Pascal Bodjona avait commencé le 03 mai 2020 par sa présence lors des célébrations organisées par la présidence togolaise. Cette apparition avait suscité la surprise, car l’ancien directeur de cabinet de Faure Gnassingbé s’était éloigné du pouvoir politique après son implication dans une affaire d’escroquerie internationale.


Dans cette affaire, Pascal Bodjona avait été retenu en garde à vue pendant une période prolongée à la Gendarmerie nationale, puis emprisonné à Tsévié. Depuis sa libération, l’homme politique a adopté un profil bas, s’abstenant de toute intervention dans les débats politiques.


De nombreux observateurs de la scène politique togolaise estiment que Pascal Bodjona a encore beaucoup à offrir au Togo. Certains ont espéré son retour aux affaires, tandis que d’autres ont attendu qu’il se positionne comme une alternative possible au régime de son ami d’enfance Faure Gnassingbé.


« 2024 marque une année électorale au cours de laquelle auront lieu les élections législatives et régionales qui sont un test pour la présidentielle de 2025 à laquelle Faure Gnassingbé pourrait se représenter conformément à la Constitution actuelle qui limite le mandat à deux depuis son vote en 2019 par le parlement togolais.
Par cette nomination, le président de la république place ses pions dans une bataille électorale qui s’annonce rude et à laquelle participeront tous les partis politiques légalement constitués et des candidats indépendants », a déclaré le journaliste Anani Sossou

Né en 1966, la carrière politique de Pascal Akoussoulèlou Bodjona a débuté avec l’accession de Faure Gnassingbé à la présidence togolaise en 2005. Il a successivement occupé les fonctions de directeur de cabinet de la présidence de la république, puis de ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités.