Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) exige désormais des réponses des autorités judiciaires aux incendies des grands marchés de Lomé et Kara, survenus il y a près de 11 ans. Le collectif a adressé une lettre aux procureurs de la République près les tribunaux de grande instance de Lomé et de Kara le 3 janvier 2024.


En effet, il rappelle que les informations judiciaires ouvertes en janvier 2013 dans ces affaires atteindront la prescription légale en janvier 2024. « (…) dix ans après l’ouverture de l’information judiciaire, aucune suite officielle n’a été donnée à ces affaires. Même si la gravité et la complexité des faits peuvent expliquer la longueur d’une information judiciaire, la procédure pénale n’en reste pas moins encadrée par des délais stricts et prescriptibles », peut-on lire dans la lettre.


L’organisation exhorte les procureurs à renvoyer en jugement les conclusions des informations judiciaires ouvertes afin de faire la lumière sur ces incidents. Cette démarche est également vue comme occasion pour statuer sur le sort des personnes placées en détention dans le cadre de ces affaires. Les personnes reconnues coupables répondront de leurs actes et les innocents pourront réclamer réparation.

Le CACIT révèle par ailleurs que la prescription pénale priverait les victimes et les justiciables togolais du droit de connaître la vérité sur ces incidents graves et récurrents. Pour l’organisation, il s’agit de briser le cycle de l’impunité et de renforcer la confiance envers les institutions judiciaires.


Les incendies en question, qualifiés d’origine criminelle, ont ravagé les marchés de Kara dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, suivi du marché de Lomé dans la nuit du 11 au 12 janvier 2013. Des informations judiciaires avaient été ouvertes, entraînant des interpellations et des détentions. L’une des personnes arrêtées, Etienne YAKANOU a perdu la vie le 16 mai 2013.