L’homme d’affaires Vincent Bolloré, 12e fortune de France, a essuyé un revers ce mercredi 30 novembre 2023, dans l’affaire de corruption dans laquelle sa société est citée au Togo. La Cour de cassation française a rejeté sa requête d’annulation totale, ne retirant qu’une partie des pièces liées à ses aveux, selon une source judiciaire.
Bolloré est mis en examen pour corruption d’agent public étranger dans le dossier portant sur la gestion du port de Lomé entre 2009 et 2011
La justice française avait dans un premier temps refusé la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité voulue par Bolloré en 2021.
Les avocats de Bolloré se réjouissent du retrait de certaines pièces, annonçant des recours devant les juridictions européennes. Les parties civiles dénoncent quant à elles des « manœuvres dilatoires » et saluent une « décision logique » de la Cour de cassation. Le dossier retourne à l’instruction et de nouveaux recours ne sont pas exclus.
« Les moyens de M. Bolloré ne sont destinés qu’à retarder un procès, il s’agit de manœuvres dilatoires », a réagi Me Alexis Ihou, avocat de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et de Agbéyomé Kodjo, candidats malheureux à la présidentielle de 2010 au Togo.
Vincent Bolloré, a été inculpé en 2018 pour corruption d’agent public étranger dans le cadre de l’enquête portant sur l’attribution de la gestion du port de Lomé. Les juges financiers parisiens, saisis de l’affaire depuis 2013, soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir exploité les services de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (rebaptisée Havas) pour obtenir de manière frauduleuse la gestion du port de Lomé. Cette opération aurait bénéficié à une autre filiale, Bolloré Africa Logistics, anciennement connue sous le nom de SDV, durant la campagne présidentielle de Faure Gnassingbé.