À un mois du scrutin municipal prévu le 17 juillet 2025, la Cour suprême du Togo a publié la liste définitive des candidatures retenues. Sur les 520 listes déposées, 494 ont été validées, tandis que 26 ont été rejetées pour diverses irrégularités. Cette décision, rendue par la chambre administrative, affecte profondément le paysage politique local, notamment dans plusieurs régions clés du pays.
Une vague d’invalidations qui touche aussi bien l’opposition que la majorité
Si les partis d’opposition paient le plus lourd tribut à cette vague d’exclusions, le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), n’est pas épargné. Fait rare, la liste d’UNIR a été rejetée dans la commune de Tone 1, située dans la région des Savanes, une zone stratégique. Cette décision fragilise la position du parti présidentiel dans cette localité, où il devra désormais redoubler d’efforts pour conserver son influence.
Du côté de l’opposition, plusieurs formations majeures ont vu leurs listes recalées. L’Alliance nationale pour le changement (ANC), la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), l’Union des forces de changement (UFC), le Nouvel instrument pour la démocratie (NID), le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), les Forces démocratiques pour la République (FDR), le parti Citoyens libres engagés (CLE) et l’Union pour la démocratie sociale – Togo (UDS-Togo) figurent parmi les recalés. Ces exclusions affaiblissent considérablement leurs chances dans plusieurs communes, notamment dans les régions des Plateaux, de la Kara et du Golfe.
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La région des Plateaux, épicentre des rejets
C’est dans la région des Plateaux que la Cour suprême a été la plus sévère, invalidant de nombreuses listes dans des communes telles qu’Amou, Haho, Ogou, Kpélé et Moyen-Mono. Des partis comme l’ANC, le FDR, l’UFC, le CLE, la DMP, l’UDS-Togo et l’ADDI ont été particulièrement touchés, perdant la possibilité de présenter des candidats dans ces zones à fort enjeu électoral.
Dans la région de la Kara, les listes de l’ANC dans les communes de Kozah 1 et 2 ont également été rejetées, tandis que dans la région Centrale, le FDR à Blitta 2 ainsi que les groupes indépendants BIVALAA et MIC à Tchaoudjo 1 ont été exclus. Même le Grand Lomé a vu plusieurs formations, dont l’UFC, la DMP, le MPDD et des indépendants comme TOVIA, se voir refuser l’accès à la compétition électorale.
Des motifs variés pour des rejets lourds de conséquences
Les raisons invoquées par la Cour suprême pour invalider ces 26 listes sont multiples. Elles incluent des listes incomplètes ou comportant un nombre de candidats non conforme au seuil légal, la présence de candidats non éligibles en raison de leur âge, de leur nationalité ou de fonctions incompatibles, des cas de double inscription, des erreurs dans les documents fournis, ainsi que le non-paiement du cautionnement électoral.
Ces irrégularités traduisent souvent un manque de rigueur administrative et de préparation au sein des partis concernés. La Cour insiste sur le respect strict des règles comme condition sine qua non pour participer au processus démocratique.
Cette décision redistribue les cartes à un mois du scrutin, fragilisant l’opposition et renforçant la position de la majorité dans certaines zones. Pour les partis exclus, la bataille se poursuit, certains envisageant des recours juridiques pour contester ces invalidations.