À l’approche des élections locales du 17 juillet, la Commune Golfe 1, sous la houlette du ministre-maire Koamy Gomado, s’est illustrée en ouvrant la voie à l’exercice de reddition de comptes. Cette démarche, inédite dans le contexte togolais, marque un tournant dans la gouvernance locale et offre un regard lucide sur cinq années d’actions, de progrès et de défis persistants.
Une gouvernance participative au service de la décentralisation
La séance publique organisée à Lomé s’inscrit dans le respect de la loi sur la décentralisation, qui impose aux conseils municipaux de rendre compte de leur gestion à la population. Devant un auditoire attentif, Koamy Gomado, également vice-président de la Faîtière des Communes du Togo, a dressé un panorama des réalisations majeures dans des secteurs clés : gouvernance, finances, infrastructures, emploi, éducation, environnement, santé, culture et coopération.
Cette initiative de transparence vise à renforcer la confiance entre élus et administrés, tout en consolidant les bases d’une démocratie locale plus mature. La commune a ainsi démontré sa volonté d’impliquer les citoyens dans l’évaluation des politiques publiques et de favoriser une gestion plus inclusive des affaires locales.
Un essor budgétaire et des avancées pour la jeunesse
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Sur le plan financier, Golfe 1 a connu une progression remarquable de son budget, passant de 2,491 milliards de F.CFA en 2020 à 3,224 milliards en 2024, soit une hausse de près de 30 %. Cette évolution traduit une meilleure mobilisation des ressources propres, malgré des contraintes persistantes liées à la faiblesse des financements extérieurs.
La jeunesse et l’éducation ont constitué un axe prioritaire du mandat. Plusieurs initiatives ont vu le jour pour lutter contre le chômage et favoriser l’insertion professionnelle :
Formation de 120 jeunes en entrepreneuriat ;
Financement de 40 projets portés par des jeunes ;
Création de l’Académie Digitale Numérique (ADN), accueillant chaque année 60 apprenants ;
Soutien à des élèves en difficulté et formation de 40 jeunes au CFMI ;
Attribution d’une quarantaine de bourses universitaires aux nouveaux bacheliers.
Ces actions témoignent d’une volonté affirmée de préparer la relève et de doter la commune d’un capital humain compétitif, apte à relever les défis du développement local.

Coopération, effectifs renforcés et perspectives d’avenir
La coopération décentralisée a été un levier essentiel pour le développement de Golfe 1. Des partenariats fructueux ont été noués avec l’agglomération d’Agen (France) pour la gestion des déchets et la santé publique, avec la ville de Rabat (Maroc) pour la planification urbaine et la digitalisation, et avec la Préfecture de Mohammédia pour l’employabilité des jeunes, dont 40 ont bénéficié d’un financement global de 200 millions F.CFA.
Parallèlement, le personnel communal a connu une croissance exponentielle, passant de 13 agents en 2020 à 224 en 2024. Cette montée en puissance a permis d’améliorer la qualité des services publics, même si le maire Gomado reconnaît que certains objectifs n’ont pu être atteints, faute de ressources suffisantes.
« Même si nous ne sommes plus là demain, au moins la base est créée pour ceux qui vont nous suivre », a-t-il souligné, appelant à la poursuite des efforts pour faire de Golfe 1 une commune attractive et résiliente.
Sur le plan politique, Koamy Gomado, élu en 2019 sous la bannière de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), brigue un nouveau mandat, cette fois sous les couleurs du mouvement citoyen TOVIA (Togolais, viens agir). Ce changement d’orientation pourrait ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de la commune et renforcer son engagement en faveur d’une gouvernance innovante et inclusive.
En somme, la Commune Golfe 1 s’impose comme un modèle de gestion locale proactive, alliant transparence, innovation et engagement citoyen. À l’aube d’un nouveau scrutin, ce bilan offre aux électeurs une base solide pour juger du chemin parcouru et des perspectives à venir.