Le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) brise le silence et entre en scène dans le tumulte politique togolais. Réuni ce mercredi à Lomé, le parti dirigé par Yawo Daté a vivement critiqué la nouvelle orientation institutionnelle du pays, notamment la désignation du Président du Conseil des Ministres par l’Assemblée nationale et l’élection du Président de la République par le Parlement.
Pour le CAR, ces réformes traduisent une volonté manifeste de confisquer le pouvoir. Le parti dénonce des méthodes jugées contraires à l’esprit démocratique, et accuse le régime en place de vouloir sceller l’avenir du pays dans une République verrouillée, fermée à toute alternance.
Dans une déclaration solennelle, Yawo Daté a rappelé les multiples appels de son parti à l’ouverture d’un dialogue politique inclusif, tous restés lettre morte. Face à ce qu’il qualifie de « coup de force », le CAR interpelle les auteurs et complices de cette réforme, les appelant à renoncer à une aventure périlleuse et à revenir à la raison.
Déterminé à ne pas laisser le silence régner, le CAR tend la main aux autres forces de l’opposition pour une action unifiée. Il appelle aussi les confessions religieuses à rompre leur neutralité et à s’exprimer sur ce qu’il décrit comme une dérive historique. Le parti en appelle également à la communauté internationale, qu’il accuse de passivité face à une crise majeure.
Enfin, le CAR exhorte le peuple togolais à rester vigilant et à se mobiliser contre ce qu’il considère comme un « coup d’État constitutionnel », soulignant que l’avenir du pays dépend désormais de la capacité de tous à faire bloc pour défendre la démocratie.