Un récent rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jette une lumière crue sur les fragilités structurelles de l’économie togolaise. Intitulé Examen des politiques de transformation économique du Togo, le document souligne que, malgré les efforts de façade du régime en place, le pays demeure confronté à des défis profonds qui freinent sa croissance durable et inclusive.
L’OCDE pointe une dépendance excessive à l’agriculture, secteur employant 40 % de la population active mais marqué par une faible mécanisation, des aléas climatiques et une productivité stagnante. Le tissu économique reste dominé par des micro, petites et moyennes entreprises, dont 85 % opèrent dans l’informel. À cela s’ajoutent la pauvreté rurale endémique (59 %), l’insécurité alimentaire (63 % de la population entre 2020 et 2022), et une dégradation environnementale alarmante.
La structure économique, centrée sur le phosphate et le soja, reste peu diversifiée. L’énergie demeure coûteuse, freinant la compétitivité industrielle, tandis que les investissements étrangers et le crédit au secteur privé stagnent, plombés par un faible taux de bancarisation et des intérêts élevés.
La dette publique atteint 68 % du PIB, absorbant deux tiers des recettes publiques et limitant les marges de manœuvre pour les investissements publics. De plus, le développement reste largement concentré à Lomé, creusant les inégalités territoriales.
Pour remédier à cette situation, l’OCDE préconise une politique de développement équilibrée, incluant la modernisation de l’État, le soutien aux zones rurales, la diversification économique, l’attractivité des investissements étrangers, ainsi qu’une hausse significative des budgets consacrés à l’innovation et à la recherche.
