L’intégration économique africaine, bien qu’essentielle à la construction d’un marché commun, ne saurait à elle seule résoudre les problèmes structurels du continent. C’est la conviction exprimée par le président togolais Faure Gnassingbé lors de la troisième édition des Dialogues sur la prospérité en Afrique (APD 2025), le 1er février 2025 à Accra, au Ghana.
Désigné champion du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA) en 2018, le chef de l’État togolais a développé une approche structurée autour de trois axes fondamentaux visant à renforcer la résilience économique et à préserver l’indépendance stratégique du continent.
Faure Gnassingbé considère l’intégration régionale comme un outil permettant de réduire la dépendance aux chocs extérieurs et de construire un écosystème économique souverain. Selon lui, la mise en place d’un marché commun ne peut se limiter à la libéralisation des échanges, mais doit aussi garantir une répartition équitable des bénéfices et prendre en compte les disparités structurelles entre les nations africaines.
Le président togolais souligne également l’importance d’une approche pragmatique, adaptée aux asymétries économiques et géographiques du continent. « L’intégration économique ne va pas résoudre d’elle-même les problèmes structurels en Afrique, comme les inégalités économiques ou les disparités géographiques », a-t-il affirmé. Il plaide ainsi pour des mécanismes de compensation en faveur des économies les plus vulnérables.
Enfin, le président insiste sur la nécessité d’investissements massifs dans les infrastructures pour assurer une intégration économique effective. Routes, ports, réseaux ferroviaires et infrastructures numériques doivent constituer les piliers d’une interconnexion efficace entre les hubs économiques et les zones enclavées. Faure Gnassingbé préconise la création de corridors économiques reliant les pôles industriels et agricoles ainsi que la simplification des formalités douanières par des guichets uniques. Dans ce contexte, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) se présente comme un cadre idéal pour coordonner ces initiatives et renforcer la cohésion économique du continent.
Ainsi, au-delà de la simple libéralisation des échanges, Faure Gnassingbé appelle à une vision globale et inclusive pour assurer un développement durable et souverain de l’Afrique.