Le Togo amorce une transformation ambitieuse de ses entreprises publiques stratégiques, sous l’impulsion des réformes exigées par le Fonds monétaire international (FMI). L’objectif : optimiser la performance de ces entités vitales pour l’économie et réduire les risques budgétaires qu’elles représentent. Parmi les sociétés ciblées figurent des piliers comme le Port Autonome de Lomé (PAL), la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) et la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT).

D’après un rapport de la Cour des comptes, la contribution de ces entreprises à l’effort budgétaire national demeure marginale, malgré leur rôle central. Pour inverser cette tendance, Lomé introduit un cadre législatif inédit, imposant notamment des audits financiers obligatoires. Les premiers résultats sont attendus dès cette année, avec un déploiement progressif aux principales sociétés d’État.

Cette refonte s’accompagne d’un projet de loi visant à renforcer la gouvernance et la supervision des entreprises publiques. Parmi les innovations majeures : des contrats de performance assortis d’objectifs mesurables, l’obligation de publier les états financiers audités dans les six mois suivant la clôture de l’exercice, et l’établissement de critères stricts pour les nominations stratégiques.

La réforme s’attaque également à des défis sectoriels spécifiques. L’Union Togolaise de Banque (UTB), par exemple, fait l’objet d’une restructuration approfondie après une recapitalisation équivalente à 1,5 % du PIB. De leur côté, la CEET et la Togolaise des Eaux (TdE) ajusteront leurs tarifs pour refléter les coûts réels, tout en protégeant les ménages vulnérables.

Portée par des projets d’investissement ambitieux et une supervision accrue par le FMI, cette transformation pourrait redéfinir la gestion publique au Togo. Cependant, le succès de cette entreprise repose sur une exécution rigoureuse et une transparence accrue, deux défis majeurs pour le pays.