La scène politique togolaise reste animée par des dissensions marquées, particulièrement au sein de l’opposition. Une récente confrontation verbale entre Me Raphaël Kpande-Adzare, figure du Front Citoyen Togo Debout (FCTD), et Prof. Aimé Gogué, président de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), met en lumière les tensions profondes qui minent l’unité des forces opposées au régime en place.
Les débats sur la participation de l’ADDI à l’Assemblée nationale continuent de diviser. Si certains, comme Me Kpande-Adzare, dénoncent cette présence comme une légitimation tacite d’un pouvoir jugé illégitime, d’autres, à l’instar de Prof. Gogué, défendent une stratégie institutionnelle pour dénoncer les dérives du régime. Cette divergence éclate sur des plateformes comme WhatsApp, où des discussions sur des sujets tels que le budget 2025 se transforment en affrontements sur la légitimité politique.
Me Kpande-Adzare accuse l’ADDI de trahison envers la lutte pour la justice constitutionnelle, évoquant le « coup d’État constitutionnel » de mai 2024. Il appelle à un boycott similaire à celui de l’ANC ou du FDR. De son côté, Prof. Gogué rejette ces critiques, soulignant que l’action au sein de l’Assemblée permet de confronter directement les pratiques du régime, un argument qu’il considère plus stratégique que les appels à l’abstention.
Cette polarisation illustre une fracture profonde dans l’opposition, entre partisans d’une rupture radicale et adeptes d’une lutte institutionnelle. Ce climat de rivalité affaiblit non seulement la cohésion de l’opposition, mais également sa crédibilité et son efficacité face au régime en place. Alors que le Togo traverse une période charnière, ces divisions risquent de peser lourdement sur l’avenir politique du pays.